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Vade-mecum : comment réussir son projet cuisine
Les questions à se poser avant de solliciter un(e) cuisiniste, la visite en magasin, la livraison et la pose de la cuisine, etc. : à l’intention des lecteurs de Cuisines & Bains Magazine, le Syndicat National de l’Équipement de la Cuisine (SNEC) détaille les étapes clés d’un achat destiné à améliorer le confort de vie dans l’habitat pendant de nombreuses années, et leur délivre quelques conseils précieux afin de préparer au mieux ce projet.
Cerner ses besoins et envies
Quel mode de vie pour quel projet ? C’est l’équation à résoudre pour réussir ce dernier et à partir de là que s’élabore la conception de la cuisine. La logique veut que l’on adapte celle-ci au mode de vie, et non l’inverse. Il est donc indispensable de se livrer à une vraie introspection sur vos critères personnels et vos envies.
Affichez votre mode de vie
a) Quelle est la taille de votre famille ?
b) Varie-t-elle entre la semaine et le week-end ?
c) Prenez-vous tous vos repas à la maison ?
d) Cuisinez-vous, un peu, beaucoup... pas du tout ?
e) Recevez-vous souvent ? Des grandes tablées ?
Déterminez vos envies et votre part de rêve
a) Voulez-vous une cuisine « pièce unique », ouverte, ou une cuisine fermée, voire modulable avec portes escamotables ?
b) Disposez-vous déjà d’une cuisine équipée ?
c) Si oui, qu’est-ce qui vous plait en termes de disposition et de fonctionnalité ?
d) Que souhaitez-vous changer : plan snack, portes, meubles bas et hauts, emplacement de l’électroménager, etc. ?
e) Que souhaitez-vous privilégier : la décoration et l’esthétique, la capacité de rangement, la facilité d’entretien, la taille du plan de travail, etc.?
f) Quel est votre budget ?
Préparez votre visite en magasin
Que vous vous chargiez de la conception de la cuisine ou que vous fassiez appel à un professionnel, tout commence par la prise de mesures de la pièce et le relevé des conduites d’eau, l’emplacement de la chaudière et des radiateurs, des portes, des fenêtres, des prises et du tableau électrique, du mode d’énergie (gaz/électricité), etc ; songez également à vérifier la conformité de votre installation électrique. La prise des mesures peut s’effectuer avec un mètre, ou bien à l’aide d’un laser qui permet de voir rapidement si un mur est droit ou non.
À noter que, sur les sites de certaines enseignes, vous trouverez des tutoriels pour bien prendre les mesures de votre pièce. Une mauvaise prise des cotes impliquera une mauvaise commande, et donc une mauvaise installation. En cas de doute, sachez que le relevé de cotes, ou Métré, est obligatoire pour le professionnel. Pensez pratique... et inspirez-vous !
Des meubles bas à tiroirs sont plus faciles à utiliser que des meubles hauts à étagères ; de même qu’un plan de travail plus large que les meubles est indispensable si des tuyaux longent le bas des murs et qu’il faut donc leur laisser un espace derrière le mobilier. Et rappelez-vous que, pour qu’il soit plus facile de préparer les repas, la cuisine s’organise autour de plusieurs zones : provisions et rangement, lavage, préparation, cuisson.
Pensez enfin à chercher l’inspiration en consultant des magazines spécialisés (comme Cuisines & Bains Magazine), des catalogues, des sites Internet, des réseaux sociaux, etc. Les idées d’agencement que vous y puiserez orienteront vos choix, notamment en ce qui concerne l’agencement (plan en U, en L, etc.) et les matériaux (façades, plans de travail, crédence, sols et murs).
La visite en magasin
Confier son projet cuisine à un professionnel digne de ce nom, c’est s’offrir certaines garanties, une fois le Bon de Commande signé, en matière de livraison, de pose... et de service.
Le choix du cuisiniste
Pour sélectionner un bon cuisiniste, on se fie au bouche- à-oreille, à la notoriété locale des enseignes ou encore aux conseils de proches ; l’idéal est d’en consulter deux ou trois afin de comparer la qualité de la relation et le devis. Il est indispensable que vous vous sentiez en confiance. Si le concepteur-vendeur bâcle le premier entretien, c’est mauvais signe ! Méfiez-vous des remises qui dépassent les 15 % (hors quinzaine commerciale ou vente d’exposition). Le devis doit être détaillé et repris intégralement sur le Bon de Commande. Enfin, lisez attentivement les Conditions Générales de Vente.
Le bon devis
Prévoyez trois à quatre heures pour votre premier rendez-vous avec le professionnel qui doit cerner vos habitudes, vos envies et votre budget. Cela s’appelle la « découverte » : faites une demande de rendez-vous via le formulaire du site Internet de l’enseigne sélectionnée ou contactez directement le magasin. En prenant rendez-vous, vous vous assurez d’être pris en charge immédiatement par un professionnel qui doit rester votre interlocuteur unique et privilégié jusqu’à la réception (pose comprise) de votre cuisine.
Le Bon de Commande
C’est un document contractuel dans lequel sont reprises les caractéristiques constitutives de votre achat et au moyen duquel le professionnel s’engage par écrit à respecter scrupuleusement la date de mise à disposition de livraison et la date d’installation de votre cuisine. Le document contractuel comprend également le plan de conception que le professionnel doit vous remettre en magasin ou vous envoyer (par courrier ou e-mail) en même temps qu’il vous présente le bon de commande. Au moment de la signature et dans les jours ou semaines qui suivent, vous convenez d’un rendez-vous technique afin de valider le plan. Il se peut qu’à l’issue de cette visite technique, il soit nécessaire de revoir l’implantation. Dans pareil cas, un nouveau Bon de Commande ou avenant sera signé entre vous et votre magasin. Il faudra, quoi qu’il en soit, que le professionnel valide le plan de conception au sol (qui montre l’emplacement des éléments de la cuisine) et le plan technique (arrivées d’eau, de gaz, évacuation, etc.) ; ceux-ci engagent sa responsabilité (par exemple s’il se trompe en implantant les meubles par rapport aux évacuations). Naturellement, le cuisiniste peut se charger lui-même de la pose, ou passer par l’intermédiaire de sous-traitants qui travaillent avec lui, sous sa responsabilité. Le plan technique que vous signerez (pour la mise en conformité technique de la pièce à usage de cuisine) est à remettre aux différents corps de métiers (maçonnerie, électricité, plomberie) chargés, sous votre responsabilité, de préparer le chantier afin qu’ils sachent où placer les prises, l'arrivée d’eau, de gaz, les conduits d’évacuation des fumées, la chaudière, etc. Assurez-vous de la disponibilité ́ de ces corps de métier avant de fixer la date de livraison et de la pose, et qu’ils aient fini les travaux avant le jour J. Ne prévoyez pas un planning trop serré afin de faire face aux imprévus. Si vous envisagez de faire repeindre la pièce, comptez un délai pour que les enduits et la première couche aient le temps de sécher. Tout retard vous sera imputable. Signer le Bon de Commande et verser les 30 % d’acompte vous engagent définitivement. La Loi ne prévoit aucun délai de rétractation, excepté si vous avez été démarché à domicile, si vous avez acheté en ligne ou encore si vous avez acheté avec un crédit affecté à cet achat. Dans ce dernier cas, si vous renoncez au crédit dans le délai légal, la vente est, elle aussi, annulée.
Même si vous n’avez payé que l’acompte, vous restez redevable du reste. En général, le client paie 30 % à signature, 60 % de la cuisine à la livraison et un reliquat de 10 % après la pose.
Les conseils du Syndicat National de l’Équipement de la Cuisine (SNEC)
Si vous demandez au cuisiniste de s’occuper de la fourniture des meubles ET de la pose, le SNEC conseille la signature de deux contrats distincts, pour éviter les confusions :
- Le contrat de fourniture de meubles contient le plan technique et le plan de conception ; il précise le délai de livraison.
- Le contrat de pose détaille les prestations prévues (ce qui sera fait et ce qui est exclu de la prestation, comme par exemple la pose d’étagères, d’une suspension, etc.). Il précise, le cas échéant, si l’intervention est déléguée à un sous-traitant (mais toujours sous la responsabilité ́ du cuisiniste en cas de problème).
Le SNEC rappelle enfin qu’il n’existe pas de délai de rétractation dans les Foires et Salons. Un panonceau obligatoire, visible sur le stand, en avertit le consommateur. Un autre panonceau précise les coordonnées du (ou des) distributeur(s).
Livraison et pose de la cuisine
Dès lors que la cuisine est signée, le professionnel prend le relais : livraison, pose, etc. À lui de tout mettre en œuvre pour mener à terme le projet de la plus satisfaisante des manières... et à vous livrer votre cuisine clé en main !
Une fois votre projet finalisé sur le papier, votre magasin adresse au fabricant la commande détaillée de votre projet. L’usine procède à la fabrication sur mesure de chacun des éléments qui constituent votre cuisine. Certains parmi ces derniers relèvent parfois d’une fabrication spécifique (laquage des éléments, ajustements de certains meubles, montage de charnières ou relevants spécifiques). Un contrôle qualité très strict est réalisé à chaque étape de fabrication que sont la découpe des panneaux, l’assemblage des corps de meuble, le montage des éléments de quincaillerie (charnières, coulissants) et, enfin, le montage de la façade. Aucun meuble n’est chargé dans le camion sans qu’il ait passé avec succès tous ces contrôles. Chaque meuble est emballé individuellement au moyen d’un conditionnement solide. Seuls les poignées et les pieds ne sont pas montés pour ne pas les abîmer durant les phases de manutention et de transport. Comptez, dans la plupart des cas, environ 6 à 8 semaines pour la livraison des meubles. Pour éviter d’avoir à stocker vous-même les cartons encombrants, il faut autant que possible s’arranger pour faire coïncider celle-ci avec la pose. Le cuisiniste vous indiquera souvent le délai à prévoir entre la commande et la livraison, et donc la pose. Celle-ci ne nécessite, sauf cas exceptionnel, qu’entre deux et quatre jours.
La Livraison
Le cuisiniste doit vous indiquer une date de livraison. Vous ne pourrez pas la modifier sans son accord, et cela même si les travaux ne sont pas terminés à temps. Si lui-même est en retard, vous pourrez exiger par courrier recommandé avec AR qu’il vous livre dans un délai supplémentaire raisonnable. S’il ne le fait pas, vous êtes libre de résilier le contrat par un nouveau courrier recommandé.
S’il manque seulement un meuble ou un appareil, sachez qu’une défaillance ou un défaut mineur(e) ne permet pas, en principe, au consommateur de dénoncer le contrat. Le jour de la réception, attention à bien tout déballer afin de vérifier que tout est livré en bon état et que tous les éléments commandés sont bien là. Il faut impérativement mentionner toutes les réserves sur le Bordereau de Livraison, et les confirmer par courrier recommandé ensuite, afin de pouvoir se retourner contre le transporteur ou le cuisiniste.
La pose
Le professionnel dispose de tout le savoir-faire et de l’outillage nécessaire vous garantissant des ajustements parfaits, des coupes précises et un montage sécurisé, notamment des éléments hauts. À la fin de l’installation, la conformité est validée par la signature entre vous et le poseur d’un certificat de fin de travaux dont vous conserverez un exemplaire, ainsi que le magasin. Veillez à formuler dans ce document toutes les réserves précises et détaillées que vous pourriez avoir sur la pose.
En cas de problème
Tentez de trouver une solution avec le cuisiniste. Si un appareil électroménager a un gros retard de livraison, il arrive que le professionnel le prête. Les meubles sont endommagés ? Le cuisiniste doit réparer ou remplacer. Vous avez deux ans pour vous retourner contre lui en cas de non-conformité ou de vice caché. La cuisine est mal installée ? Vous devez mentionner les problèmes (ce que les professionnels appellent « vos réserves ») dans le certificat de fin de travaux qui doit vous être remis. Une fois les réparations effectuées, vous « lèverez vos réserves » en signant le document remis à cet effet par le cuisiniste.
Le recours à la médiation
Les adhérents au Syndicat National de l’Équipement de la Cuisine (SNEC) s’engagent à respecter certaines règles (utiliser des contrats standards, par exemple, conçus pour éviter tout litige). Vous pouvez identifier ceux qui sont proches de votre domicile sur le site Internet www.snec.org.
Le syndicat remet cette liste régulièrement à jour. Il vous invite, si votre cuisiniste revendique son appartenance au SNEC, à vérifier cette information sur le site. Si vous n’êtes pas satisfait à juste titre des prestations fournies par le professionnel, faites appel au « Service Consommateurs » du professionnel de l’enseigne puis, en cas de demande infructueuse, vous pourrez vous tourner vers le médiateur de la consommation que le professionnel aura choisi. En effet, depuis le 1er janvier 2016, la mise en œuvre d’un dispositif de Médiation de la consommation, gratuit pour le consommateur, est devenue obligatoire. L’Ordonnance du 20 août et le Décret du 30 octobre 2015 font obligation aux professionnels (sous peine de sanctions administratives pouvant atteindre 15000 euros pour une personne morale) de mettre en place une médiation des litiges de consommation mais également d’informer les clients de l’identité et des coordonnées du médiateur que le professionnel aura désigné. L’A.M.E (Association des Médiateurs Européens) est le Médiateur de la consommation du SNEC, référencé par La Commission d’évaluation et de contrôle de la médiation de la consommation (CECM) du Ministère de l’Économie et des Finances.