Les Français et la cuisine équipée : perspectives 2024

Les Français s’apprêtent-il à renouer, en 2024, avec leur passion pour la cuisine équipée ? Si le contexte économique n’a guère favorisé cette idylle l’an passé (voir article pages D à E), nous pourrions bel et bien assister à un retour de flamme dans les mois qui viennent…

C’est en tout cas ce que laisse espérer l’étude « Profil 2024 », récemment dévoilée par Sofinco et l’Institut de la Maison – IPEA. À l’en croire, « les intentions d’achats des Français, en 2024, restent bien orientées en ce qui concerne l’aménagement de la maison, même si on note un consommateur plus fragile et plus versatile dans son comportement d’achat. Ils sont ainsi 18 millions de ménages à envisager de faire des achats pour leur maison, avec une priorité pour l’isolation, les fenêtres, le chauffage, l’aménagement du jardin, la literie, les canapés… et la cuisine. »

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Des intentions d’achat prometteuses… mais trompeuses ?

Le potentiel affiché par le marché de la cuisine intégrée semble en effet des plus prometteurs puisque, selon l’étude en question, 3,2 millions de consommateurs envisagent un achat pour cette pièce à vivre en 2024, contre 2,6 millions l'année dernière. D'autre part, ils sont 2,5 millions à déclarer vouloir s'équiper d'une cuisine intégrée cette année ; un chiffre à comparer aux 1,8 million de nos compatriotes qui ont exprimé, l’an passé, l'intention d'acheter une nouvelle cuisine.

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« Attention, toutefois, aux différences qui existent entre les désirs des ménages et la réalité du marché, nous rappellent Sofinco et l’IPEA ; même lors de ses meilleures années, il ne s’est jamais vendu plus de 1,5 million de cuisines intégrées sur le marché. Il est donc peu probable que tous les ménages qui veulent s’équiper passent à l’acte. »

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La grande distribution ameublement plutôt que les spécialistes cuisine ?

Ce chiffre d’intentions d’achat élevées apparaît également à contre-courant du marché, ce dernier ayant enregistré un de ses plus forts reculs d’activité sur l’année 2023 (environ - 10 %), nous expliquent les auteurs de l’étude : « De nombreux ménages ont reporté leurs achats, ce qui explique cette forte croissance des Français qui ont pour projet de s’équiper ou de se rééquiper. Cependant, 13 % des ménages qui ne possèdent pas encore de cuisine intégrée souhaitent en acheter une en 2024, alors que 7 % de ceux qui sont déjà équipés souhaitent la renouveler. »

Autre information importante pour les acteurs de la filière cuisine : contrairement aux années précédentes, un tiers de nos compatriotes ayant manifesté une intention d’achat concernant la cuisine équipée déclare vouloir se rendre en priorité dans une enseigne de la grande distribution ameublement (sans doute afin de bénéficier de tarifs plus abordables), tandis qu’un quart d’entre eux entend privilégier un spécialiste cuisine, et un peu moins d’un quart également envisage cet achat dans une grande surface de bricolage.

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« L’achat de la cuisine intégrée ne se fait pas à n’importe quel prix »

Le sujet du financement devrait être, lui aussi, au cœur des préoccupations de nombre d’acteurs de la filière, cette année : « Près de la moitié des futurs acheteurs aurait recours à une solution de financement pour régler son achat, peut-on ainsi lire dans l’étude ''Profil 2024''. Un tiers d’entre eux souhaiterait augmenter la durée de leur crédit pour garder des mensualités raisonnables, alors qu’un autre tiers préférerait diminuer le montant de leur achat pour ne pas augmenter les mensualités. Pour les ménages qui auraient recours à un crédit avec taux d'intérêt, la hausse de ce dernier pourrait les amener, pour la moitié d’entre eux, à reporter leur achat… et pour un quart d’entre eux à l’annuler. »

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Même si de nombreux ménages souhaitent augmenter la durée de leur crédit pour réduire les mensualités, on notera tout de même des mensualités globalement en hausse (en intention, bien sûr) pour l’année 2024 par rapport à l’exercice précédent. Ainsi la part des ménages ne souhaitant pas dépasser le seuil des 100 € se réduit au profit de ceux prêts à régler des mensualités entre 100 et 200 €. Par ailleurs, 30 % des sondés ne voient pas d’inconvénient à s’engager trois ans ou plus pour l’achat de leur cuisine intégrée (vs 25 % en 2023), tandis qu’un quart d’entre eux est prêt à s’engager sur deux ans, soit la même proportion que l’année précédente. On retiendra toutefois que la majorité des ménages n’est pas prête à s’engager sur de longues durées, et un peu plus d’un tiers d’entre eux ne souhaiterait pas souscrire un crédit supérieur à douze mois.

« L’achat de la cuisine intégrée ne se fait pas à n’importe quel prix, et les deux tiers des futurs consommateurs seraient prêts à renoncer à leur achat en cas de hausse trop importante du tarif, conclut l’étude. 85 % des ménages seraient également prêts à acheter un modèle d'exposition avant tout, pour faire une belle affaire, tandis que 37, 5% d’entre eux achèteraient pour leur part une cuisine d’exposition, car cela leur permettrait de voir exactement le modèle. Enfin, pour plus des trois quarts des ménages interrogés, une bonne affaire commence au minimum avec une réduction de 30 % sur ce type de produits d’exposition ; cette remise doit par contre être accompagnée des mêmes services de pose et de transport. »

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