Nés de profondes évolutions sociétales et esthétiques, les codes en cuisine n’ont guère évolué en cinq ans. Le traitement contemporain du bois, le mariage de la cuisine et du séjour, l’apport mesuré de couleurs et autres Parti pris ne sont pas nés d’hier et ne disparaîtront pas demain : ils s’inscrivent dans le temps.

Les niches ouvertes, qui facilitent l’ouverture de la cuisine sur le séjour et donnent du rythme à la réalisation, apportent, par petites touches, une note de couleur au tableau. Giugiaro Design. Flux Swing de Scavolini
Nous remarquons, toutefois, que nombre de fabricants font preuve, depuis quelques années, d’une certaine « discipline créative ». Il en était toujours quelques-uns jusqu’alors qui, à trop vouloir faire la preuve de leur immense talent, accouchaient de modèles baroques ou improbables : singuliers, inédits voire même futuristes, mais tout à fait inadaptés à l’habitat urbain.

Dans cet environnement d’inspiration industrielle, on remarque en premier lieu les structures métalliques modulaires en éléments tubulaires qui, grâce à l’alternance de pleins et de vides, permettent de concevoir des cuisines personnalisées. Très présent, le métal est utilisé dans la conception des profils de poignées, des cadres de plans et de portes en verre (fumé, transparent, etc.). Diesel Open Workshop, de Scavolini
Or, la conjoncture économique actuelle étant ce qu’elle est, les consommateurs délaissent désormais le superflu au profit de l’essentiel. Tirons donc notre chapeau aux industriels, qui ont su prendre acte de cet état de fait et modifier leur offre en conséquence.

Éléments de personnalisation inédits, les rangements, dans cette cuisine, sont posés sur les étagères pour servir de meubles hauts ; ils peuvent également tenir lieu d’habillage à la hotte, ou de contenant au poste de lavage et à la table de cuisson. Quant au plan avec profil incliné à 45°, développé spécifiquement pour ce modèle, il permet l’ouverture des meubles bas. Ki, création Oki Sato/Studio Nendo, de Scavolini
Si minime soit-il, ledit changement mérite d’être souligné : il ne s’agit plus tant de montrer ce qu’on est capable de faire que de proposer un produit répondant aux attentes des particuliers. Si l’esthétique générale de la cuisine demeure un critère de choix fondamental, la fonctionnalité du modèle devient aujourd’hui prioritaire : voyez comme les fabricants rivalisent d’ingéniosité en matière de solutions de rangement et autres critères d’ergonomie.

Notez comme la poignée sculpturale, de même teinte que les portes, souligne les dimensions du cadre de manière très graphique et propose un élégant compromis entre look traditionnel et esprit contemporain. On est également séduit par le mariage intemporel de la laque blanche mate habillant les façades et du placage de noyer «Ulster» qui, recouvrant le bloc armoire et la crédence magistrale, confère une note chaleureuse au tableau. Mise en scène Vuesse. Caraterre de Scavolini
Mieux encore : faisant leur la devise de Ludwig Mies van der Rohe (« Dieu gît dans les détails »), ils insistent plus que jamais auprès des consommateurs sur la qualité des intérieurs de tiroirs, des cadres de portes, des panneaux de finition… Bref, tout ce qui n’est pas visible au premier coup d’oeil mais constitue la qualité première de la cuisine au quotidien.