Frédéric Thomas, le gérant de Blanco France – l’un des acteurs majeurs du marché de l’évier et de la robinetterie en Europe – fait toute la lumière sur l’importance, ergonomique et esthétique, du point d’eau dans l’élaboration du projet cuisine.
Cuisines & Bains Magazine : quelle importance faut-il attribuer au poste de lavage lors du projet cuisine ?
Frédéric Thomas : La question du poste de lavage est clé dans l’élaboration du projet. Toutes les enquêtes qui ont été réalisées pour déterminer où l’on passe le plus de temps dans la cuisine établissent que l’évier arrive loin devant les autres postes ; on y passe, en moyenne, 60% de son temps. À titre de comparaison, la table de cuisson ne mobilise que 15% de notre temps. Somme toute, ce sont des résultats logiques. On commence comme on finit la préparation de repas autour du point d’eau. On s’y lave les mains, on y étanche sa soif, etc. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je préfère parler de « centre culinaire » que de poste de lavage ; à mesure que les années passent, il devient un véritable prolongement du plan de travail.

Inédit, cet évier agrandit la cuve en ajoutant un niveau supplémentaire, afi n de disposer d’un espace de travail maximisé. Deux rails en inox brossé ont été conçus pour s’adapter aux rebords intégrés de la cuve. Placés au centre de cette dernière, ils accueillent des poêles, casseroles ou autres récipients ; et, mis sur le côté, ils se transforment en rangement pour éponge, lavette, etc. Disponible en inox et dans les 10 coloris Silgranit® PuraDur. À partir de 576 €. ETAGON 500 DE BLANCO
C&B : Il tient donc un rôle ergonomique ET esthétique dans la cuisine…
FT : Bien sûr ! Il doit être considéré comme un produit de décoration au même titre qu’une hotte par exemple. Un évier lambda dans une cuisine qui coûte 15, 20 ou 30 000 € serait comme une verrue sur cette dernière. Et, à mesure qu’elle s’ouvre sur le séjour, l’évier prend de plus en plus d’importance dans la cohérence esthétique du projet.
« Le centre culinaire souffre d’un manque de reconnaissance »
C&B : Le « centre culinaire » reçoit-il l’attention qu’il mérite lors de la conception du projet ?
FT : Non ; je dirais même qu’il souffre d’un manque de reconnaissance. Trop souvent, les cuisinistes passent plus de temps à vanter auprès de leurs clients les mérites des meubles et de l’électroménager qu’ils ne prêtent d’attention à l’évier et à la robinetterie. C’est un tort… Ce poste représente souvent, en fonction des modèles, entre 6 et 10% du prix de la cuisine équipée hors-pose. Au lieu de s’orienter vers la facilité, c’est-à-dire des solutions de type « pack », ils devraient consacrer plus de temps à parler d’accessoirisation, d’ergonomie, ou à évoquer avec le consommateur quel design d’évier et de mitigeur s’adapte le mieux à l’esthétique de leur projet ; si ce dernier prend conscience de toutes les solutions existantes, il peut être amené à réviser son budget à la hausse. De fait, nombre de particuliers nous appellent directement après avoir découvert – le plus souvent dans la presse – l’univers de l’accessoirisation, par exemple.

Interprétation moderne en inox haut de gamme du timbre d’office traditionnel… Ce produit affiche un design réduit à l’essentiel et des lignes épurées. On remarque le bandeau frontal en inox brossé, dont la finition mate s’harmonise avec l’électroménager. Sa hauteur peut être adaptée individuellement au plan de travail, pour créer une interaction harmonieuse avec les façades des autres éléments de la cuisine. A partir de 1997 €. BLANCO CRONOS
« Les éviers peu profonds peuvent parfois se révéler très problématiques »
C&B : Sauriez-vous donner à nos lecteurs quelques conseils lorsque vient le temps de choisir l’évier et le mitigeur (ou le mélangeur) ?
FT : Je leur conseillerais de songer aux éviers qu’ils ont pu posséder par le passé et aux problématiques que ces derniers ont posées. Je songe, par exemple, aux primo-accédants qui, le plus souvent, n’ont connu que des éviers dit « de chantier »… Des produits peu profonds, avec un rayon d’angle relativement important, donc assez peu fonctionnel, etc. Il est essentiel pour eux de se souvenir que laver le lèchefrite ou le Wok dans de tels éviers présente de nombreuses contraintes : il faut tenir le à la verticale, il y a des éclaboussures partout, etc. De la même manière, les personnes possédant un petit potager préfèreront peut-être un évier double-bac pour laver leur salade… Il est donc impératif que les consommateurs soulèvent ce sujet, dès l’élaboration du projet, auprès des cuisinistes qui les reçoivent. Après la pose, c’est trop tard.
« La question de l’hygiène est absolument primordiale »
C&B : Comment choisir le matériau de son évier ?
FT : C’est une question intéressante. À chaque budget, son matériau, bien sûr. Mais on peut constater que nos compatriotes sont moins portés que leurs voisins sur la question de l’hygiène : c’est la raison pour laquelle le marché des éviers dits de synthèse – donc en couleurs – est très développé. Malheureusement, les Français choisissent plus volontiers un évier en couleur (70 % en moyenne). en effet, ils n’ont pas envie de nettoyer ce dernier tout le temps. C’est un tort : la question de l’hygiène est absolument primordiale. Les Scandinaves, pour leur part, préfèrent l’inox aux matériaux de synthèse car il présente la garantie d’une hygiène impeccable ; c’est bien pour ça qu’il est utilisé dans les cuisines professionnelles. Naturellement, comme il est plus voyant, il exige, en termes d’esthétique, un entretien plus régulier. Ce qui est une bonne chose en soi pour des raisons d’hygiène.

Ouvert ou fermé, ce panier de bonde reste à fleur avec le fond de la cuve, toujours à la même hauteur. Les objets ne risquent pas de basculer. Quant au système de commande, il est disponible en actionnement manuel et intuitif… Ou, en option, avec commande de vidage automatique. Et, grâce à une construction en deux éléments et à une conception du panier sans joint ni arrête, le nettoyage est facilité ! INFINO® DE BLANCO
C&B : Pourtant, Blanco propose aussi des éviers en matériau de synthèse…
FT: C’est vrai. Mais notre matériau, le Silgranit ® PuraDur®, est le seul sur le marché à présenter cinq certifi cations en matière d’hygiène, de qualité, d’alimentarité, de facilité de nettoyage et de résistance à la rayure. Quant aux robinetteries Blanco, elles font l’objet d’essais et de mesures d’assurance qualité internes très approfondis avant d’être vérifiées par les organismes de certification de la Deutsche Vereinigung des Gas und Wasserfaches e.V. (DVGW) – Association allemande du secteur du gaz et de l’eau – et LGA. La législation française exige en outre que chaque mitigeur ait une attestation de conformité sanitaire.
« De nombreuses innovations en matière d’accessoirisation, d’ergonomie, etc »
C&B : Peut-on positionner l’évier où l’on veut dans la cuisine ?
FT : Absolument ! Les grands intervenants du marché proposent des solutions qui permettent de le situer sous la fenêtre, naturellement… Mais également dans les angles, sur l’îlot, etc. Il existe des solutions dites sur mesure qui permettent de répondre à toute situation et toute contrainte de mise en oeuvre.
C&B : Que dire des innovations à venir dans le domaine de l’évier et de la robinetterie ?
FT : Elles continueront d’être nombreuses. En matière d’accessoirisation, d’ergonomie de préhension du mitigeur, de commandes de vidages automatiques équipés d’indicateurs visuels grâce à la technologie des Leds… Ou encore d’architecture du mitigeur. Celle-ci permet de faire transiter l’eau sans qu’elle n’entre en contact avec l’armature de ce dernier. On peut également songer à de nouveaux produits, comme le timbre d’office en inox massif Blanco Cronos. La réflexion sur le centre culinaire est donc constante, ininterrompue… Et elle mérite de l’être.