Je dois vous faire un aveu : la lecture des communiqués de presse relatifs au secteur de la cuisine m’est devenue fastidieuse. Elle tient du rocher de Sisyphe : les analyses de marché succèdent aux présentations de produits et aux enquêtes consuméristes dans une litanie sans fin… Les années passent, la surprise s’émousse.
Nul n’est mieux placé que moi pour témoigner que la réputation de dynamisme qui auréole ce secteur ne souffre aucune réserve ; à rebondir et à se renouveler sans cesse, il me cause bien des migraines. Tant mieux pour vous, tant pis pour moi !
Il survient pourtant, de loin en loin, l’un et l’autre communiqué qui mobilise toute mon attention ! Révélée en juin dernier, l’étude exclusive Brandt-TNS Sofres m’apprend, par exemple, que lorsque les Français lâchent prise, ils font l’amour : là, me dis-je, là, je tiens une information vitale pour l’avenir du marché de la cuisine en France.
Je résume : Brandt entend faciliter le quotidien de nos compatriotes avec des produits de plus en plus autonomes et performants ; sa dernière campagne TV affirmait d’ailleurs « être prêt quand vous ne l’êtes pas ! ». Et puisqu’elle contribue à alléger leurs tâches quotidiennes, la marque s’est tout naturellement demandée à quoi les Français entendent s’occuper lorsqu’ils lâchent prise. Menée par TNS Sofres, l’étude a révélé que 84 % d’entre eux sont prêts à… faire l’amour !
Et où mieux le faire que dans la cuisine qui, à en croire les sondeurs, est devenue notre pièce préférée dans l’habitat ? Le sujet est des plus intéressants, n’est-ce-pas ? Il mobilise le savoir-faire des fabricants de ferrures et charnières pour tout ce qui a trait à la résistance des portes et coulissants, sollicités pendant l’acte, il suscite la créativité des agenceurs pour les questions relatives à l’ergonomie… Il faudra aussi se pencher, en ce qui concerne le plan de travail, sur la notion de confort tactile ; on le choisira, de préférence, doux et soyeux. Ou alors carrément rugueux, c’est au goût de chacun.
Saviez-vous, par exemple, que 86 % des hommes interrogés lors de l’étude susdite se disent prêts à explorer toutes les positions du Kâma-Sûtra ? Particulièrement acrobatiques, certaines demeurent, à ce jour, difficilement envisageables en cuisine. Voilà donc un sujet de travail tout trouvé pour les départements R&D des fabricants.
Ainsi, la « Sex Economie » constitue-t-elle peut-être, à l’aune de la « Silver Economie », l’avenir de la profession. C’est le pied, non ?