Souvenez-vous : le mois dernier, la société General Electric annonçait mettre un terme à l’épineux accord de vente de sa division électroménager au groupe suédois Electrolux ; celui-ci avait pourtant soumis, en septembre 2014, une offre de 3,3 milliards de dollars…
Le département de la justice américain (DoJ), qui bloquait l’affaire depuis le mois de juillet, avait notamment estimé que cette acquisition, en permettant à deux groupes seulement de dominer le marché (Electrolux et Whirlpool), entraînerait « une hausse des prix des produits comme des gazinières ou des plaques de cuisson ».
Malheureux comme les pierres, General Electric s’était cependant consolé en réclamant à Electrolux une indemnité de rupture, de 175 millions de dollars, prévue « dans certaines circonstances« . C’était certes une bien piètre consolation en regard de l’accord initialement prévu, mais bon, il fallait bien se faire une raison, pas vrai ?
Eh bien non : coup de théâtre, GE vient de se refaire la cerise grâce à la signature d’un protocole d’accord avec le groupe Haier « en vue d’une coopération à l’échelle mondiale et afin de poursuivre des projets communs bénéfiques à la compétitivité des deux entreprises. »
Destiné à élargir la coopération des 2 marques dans les secteurs de l’internet industriel, des technologies de pointe ou de la santé, ce partenariat prévoit également l’acquisition par Haier Qingdao (société côté à la bourse de Shanghai et détenue à 41% par Haier) de la division électroménager de General Electric pour un montant de… 5,4 milliards de dollars ! Mais dis donc, c’est mieux que le deal Electrolux, ça !
GE a décidément eu du pif en renonçant à vendre sa division électroménager au groupe suédois : elle touche une indemnité de rupture et, dans la foulée, signe un accord de vente bien plus juteux avec Haier. Ça s’appelle avoir la bosse des affaires, ça, ou je ne m’y connais pas !
Reste à savoir si le DoJ, ce coup-ci, va s’en mêler… On rappellera pour la forme que la transaction demeure soumise aux dépôts réglementaires habituels en Chine et aux autorisations anti-trust habituelles dans les pays concernés. Elle doit également être approuvée par les actionnaires de Haier Qingdao, soit le groupe Haier et le fonds de capital investissement américain KKR, qui détiennent ensemble 50,8 % du capital.