Révélé en septembre dernier par l’Agence américaine de protection de l’environnement, (EPA), le scandale Volkswagen pourrait très prochainement concerner d’autres secteurs…
Dyson, par exemple, vient de porter l’affaire sur le marché du PEM. Selon un article paru la semaine dernière dans le quotidien britannique The Guardian, l’industriel britannique, inventeur de l’aspirateur sans sac, a intenté des actions en justice contre ses concurrents Bosch et Siemens ; les marques du groupe BSH se voient ainsi accusées d’avoir truqué, grâce à des méthodes évoquant celles de l’affaire Volkswagen, la mesure de puissance de certains de leurs aspirateurs. « Bosch a installé des capteurs électroniques dans certains de ses appareils pour augmenter indûment la consommation d’énergie lors de l’utilisation, faussant ainsi les valeurs communiquées sur l’étiquette énergie, déclare Sir James Dyson dans les colonnes du Guardian. Ce comportement n’est pas sans rappeler celui observé dans le cadre du scandale VolksWagen ».
Au cœur de cette affaire, donc, la fameuse étiquette énergie, censée indiquer au consommateur les caractéristiques d’un produit, notamment ses performances énergétiques. Les appareils se voient ainsi attribuer une lettre (A, B, C…) désignant leur efficacité énergétique. Dans le cadre de ces recours en justice déposés contre Bosch (en France et aux Pays-Bas) et Siemens (en Allemagne et en Belgique), Dyson affirme donc que les appareils trafiqués par les marques susdites devraient afficher un D, voire un F, en lieu et place des AAAA attribués à leurs produits. Naturellement, BSH a formellement démenti lesdites accusations, rappelant que tous ses aspirateurs « sont mesurés en conformité avec les règlement européens de l’énergie ».
Voilà, pour l’heure, où nous en sommes. Rappelons par ailleurs que Bosch a déjà été mis en cause dans l’affaire Volkswagen, ; la marque aurait notamment fourni au constructeur d’automobile le logiciel permettant de truquer les tests antipollution. Cependant, un article du Point en date du 23 octobre précise que les accusations de Dyson ne semblent pas toujours fondées : « Le britannique a en effet pris l’habitude de d’accuser ses concurrents à tort et à travers afin de créer le buzz, écrit le journaliste Frédéric Therin dans l’article. En septembre 2013, le spécialiste britannique de l’électroménager avait annoncer son intention de lancer des poursuites contre Samsung… » Poursuites qui furent, très discrètement, abandonnées quelques mois plus tard.
Et maintenant, l’analyse : Volkswagen, on le sait, a fait une sortie de piste assez spectaculaire et a franchi la ligne jaune. Voilà maintenant que Dyson prend la roue de l’EPA pour faire une queue-de-poisson à BSH. On change de braquet, là : d’abord les bagnoles, maintenant le PEM… et à quand le GEM ? On rappellera que BSH est présent sur l’un et l’autre marché, et que les calomnies, souvent, font école.
Parce que, de deux choses l’une : si la plainte de Dyson est fondée, il faut mettre les gaz et profiter de cette affaire pour régler très vite, dans l’intérêt du consommateur, ces questions de mesures normalisées relatives à l’étiquette énergie. Si, en revanche, Dyson pédale dans la choucroute en accusant à tort et à travers, le fabricant britannique doit immédiatement rétropédaler, à tout le moins réduire la voilure ou lâcher du lest. Sinon, c’est le feu vert à toutes les diffamations : en voiture, Simone ! Imaginez un peu le cauchemar : les fabricants s’accusent les uns les autres, touts les clignotants passent au rouge dans l’industrie et les consommateurs freinent des quatre fers en matière d’achats.
On ne voudrait tout de même pas que le secteur de l’électroménager parte en tête-à-queue…